mardi 9 décembre 2014

Les bougies parfumées ( 6 )

Les bougies parfumées.

Je dois dire que j'ai démarré ma carrière assez facilement avec ces petites ventouses parfumées.
Cela m'a laissé le temps de me faire la main pour des créations
 plus élaborées, plus personnelles: le véritable artisanat d'art.
 
Ces bougies parfumées posaient néanmoins quelques problèmes:
*avec des parfums d'aussi mauvaise qualité, la fabrication dans ma petite cuisine,
 devenait vite insupportable, les odeurs surchauffées se mêlant les unes aux autres;
*bien que mes bougies aient eu des couleurs et des parfums très simples et identifiables,
 tous les dimanches lors d'expositions dans la rue, je voyais arriver vers moi,
 tout au long de la journée , des troupeaux de " bovins" aux narines frémissantes,

 
 se penchant sur mon stand à la recherche  des fameuses senteurs;
je ne porte pas le genre humain dans mon cœur, mais là, ce spectacle était des plus affligeants..
* je n'ai jamais considéré que les bougies parfumées avaient un quelconque intérêt
 d'un point de vue créatif et je le pense toujours.
Si l'on peut y trouver un intérêt créatif , ce serait soit du coté des parfumeurs
qui élaborent des senteurs de qualité,
 soit du coté des designers qui portent leur attention sur le contenant.
Selon ces critères, toutes les bougies américaines connues sont à mettre au placard.
Lorsque j'ai commencé dans les années 70/80, nous, les consommateurs avisés,
 les écolos, les babas-cools,
nous faisions d'office attention à tout ce qui venait de Chine.
Les plus avisés d'entre nous et moi, bien sur, étaient très septiques aussi
à l'égard des USA

 
Le beau temps du FlowerPower et de Woodstock était fini et le rêve était bien amoché,
 mais certains idéaux  sont toujours restés.
Ce qui nous venait des USA , à cette époque, c'était la guerre au Vietnam,
 le Watergate, beaucoup de répression, de régression,
 et à part le rock qui est toujours une musique de rébellion,
 le Made in ou by USA me parait toujours suspect.

 
L'argent est roi et l'information au consommateur pratiquement nulle.
La maison la moins communicante est Bath& Body Works.
Le site français de Yankee Candles a pris français en option;
 ce site est à peine digne qu'on y jette un œil.
Le mépris pour le consommateur est assez évident.
Pour une note plus positive, un site comme Bio is biotiful est d'une clarté exemplaire
en ce qui concerne sa communication, il n'y a pas de difficultés
 puisqu'ils vendent des produits de très belle qualité,
 notamment leurs bougies qui ont obtenu un label allemand très exigeant
 sur la qualité des matières utilisées

3 commentaires:

  1. Bonjour Françoise,
    J'ai deux images qui m'apparaissent à la lecture fort intéressante de ce billet (d'où je sors riant jaune, presque noir!).
    La première, celle qui fait plaisir, d'imaginer un artisan cirier se lancer dans la confection de bougies dans sa propre cuisine. J'essaie d'occulter le moment où tous les parfums se mélangent dans cet huis clos... J'imagine les gestes accomplis, l'attention portée à la création, une certaine fébrilité malgré tout. Cette image de l'artisan a semble-t-il été complètement occultée par l'époque actuelle. Je me demande en quoi l'évocation d'une usine serait plus rassurante que celle d'un artisan au travail pourtant ce sont les seules qui nous parviennent à nous consommateurs (peu éclairés j'en conviens volontiers).
    La seconde, celle des marques américaines reprenant les senteurs que l'on trouve sur leur territoire pour les ajouter à leur cire sans effort d'imagination. Pire, les mêlant à des cires dont on ne connaît ni la nature ni la provenance, et qu'au mieux on peut rêver sorties d'un champs d'OGM. Au fur et à mesure de mes pérégrinations infructueuses parmi ces bougies (sauf les Salt City que je continue à apprécier malgré tout) et de mes essais, je regrette que les senteurs artificielles américaines se ressemblent autant, et surtout qu'on les retrouve de plus en plus auprès de petites boutiques de bougies françaises qui se propulsent sur ce créneau. Il existe tant de parfums disponibles chez nous, qui ont un caractère français marqué et une retranscription moins artificielle. Je comprends à la lecture de vos billets les difficultés que ces nouveaux "artisans" peuvent rencontrer à la recherche de leurs parfums, pourtant il est tellement déplorable qu'ils préfèrent se tourner vers les odeurs américaines (plus facilement commercialisables à leurs yeux sans aucun doute).
    Merci pour ce retour d'expérience fort enrichissante, et qui permet de mieux percevoir l'envers du décor et votre expérience.

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  2. Bonjour, Florence.
    Artisan-cirier est un métier et pas un business, c'est là toute la différence.
    Le monde consumériste actuel ne permet plus de faire la différence
    et nous ne pouvons pas lutter contre des entreprises
    qui ont d'autres moyens que nous.
    Les chambres des Métiers devraient nous mettre plus en valeur avec des sigles reconnaissables et des facilités pour répondre à des appels d'offres ( faire passer les vrais artisans en premier etc..) mais , au moins en Limousin , ce n'est pas le cas.
    Les consommateurs, eux mêmes , ne recherchent plus cette différence, signe de qualité et de savoir faire.
    On pleurera les artisans et les trésors qu'ils ont dans les mains quand il sera trop tard et nous serons du patrimoine mort, bouhhhhhh..
    Candelista

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  3. Sur le fait de pleurer les artisans et leurs créations, je ne peux que plussoyer.
    Je trouve d'ailleurs lamentable qu'il soit si difficile d'identifier les artisans, pour preuve la difficulté que j'ai eu à rédiger un article à ce sujet!
    Dans la vie quotidienne, je privilégie autant que je le peux les artisans de mon quartier, peu nombreux. J'ai la chance d'avoir un cordonnier qui a de l'or dans les mains (et qui vit dans une sorte de crèche), un apiculteur, un boucher, ... par contre le boulanger est minable -exception qui confirme la règle: il préfère décongeler que faire de ses mains-...
    Mes grands-parents étaient artisans dont l'un couvreur de phare (peu banal... mort en exerçant son métier), l'une couturière spécialisée dans le cuir et un autre ébéniste (il réalisait des meubles bretons). Par contre la flamme n'a pas été passée aux générations suivantes (faut dire que je ne suis vraiment pas douée de mes 10 doigts!).
    Il existe un très beau musée vivant des vieux métiers du patrimoine, dans lequel on trouve des personnes à la retraite (d'un âge très avancé) qui présentent leur métier, ou celui de leurs parents (quand l'âge est vraiment trop avancé, comme pour les tisseuses de chanvre). J'y ai passé beaucoup de temps fascinée (à ArGol en presqu'île de Crozon). Il serait tellement regrettable que beaucoup d'autres professions s'y retrouvent. Si vous avez l'occasion d'y passer, et que ces personnes sont toujours de ce monde, vous ne devriez pas être déçue. En plus la presqu'île est un endroit sauvage et magnifique (j'ai des origines bretonnes, il y a un certain parti pris je l'admets!).

    Je pense et j'espère que de manière très lente (trop lente... mais je suis d'un naturel optimiste) pour l'instant, certaines personnes prennent conscience des problèmes de la société actuelle. Le tournant vers le biologique pourrait en être un signe (le bio, une question qui ne se posait pas il y a encore quelques dizaines d'années). Dans la même veine on revient des plats préparés industriellement pour promouvoir le fait maison. Cette tendance s'illustre aussi dans le fait que certains boycottent les élevages intensifs sur terre et en mer, les produits made in Asia, les vêtements fabriqués dans des conditions sordides à l'autre bout du monde, etc. Mais à quand une vraie prise de conscience et un changement des habitudes de "consommation" sur les produits du quotidien, sur l'informatique, sur les aliments, ...?
    Nous sommes partis pour nous réveiller bien trop tard. Et il ne pourra plus y avoir de passation de suite ou de transmission du savoir-faire. Or je pense que la transmission de ces valeurs est primordiale, avec le respect de la nature (et sa connaissance).

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