samedi 23 mai 2015

Les bougies parfumées ( 17 ****)

Les bougies parfumées..

Exercez-vous une activité manuelle? Le jardinage.

Après les bricolages en tout genre,
le gros œuvre, la cuisine et bien sur mon métier d'artisanat d'art
voici le jardinage.
Oui, j'ai la chance d'avoir un jardin
Oui, c'est le choix que j'ai fait de vivre à la campagne; chance, mon métier me le permet
Oui, j'ai créé mon jardin à partir de rien
et un peu comme ma maison, c'est le jardin qui décide de sa propre destinée.

 
Pas de plantes exotiques, pas de couleurs extravagantes, pas de dernières nouveautés
je ne sème pratiquement rien, je n'ai que des vivaces, qui fleurissent,
 se font oublier et renaissent quand leur temps est venu.
La terre est extrêmement pauvre dans la partie Nord du limousin,
 d'ailleurs , ici, à part quelques belles ( vaches )limousines caramel,
 il n'y a que des moutons:

 
là où il y a des moutons , la terre est pauvre ( Quercy, Larzac, Landes, .;)
N'importe quelle fleur ne va pas s'acclimater ici: si elle ne se plait pas,
 on peut en changer l'orientation mais comme je suis contre les apports de terre de bruyère,
 engrais, terre blonde, enfin toute autre terre que celle d'ici,
 la fleur s'en va ou reste et quand elle reste , elle est magnifique.

 
C'est comme pour les rosiers: les roses ne sont pas mes fleurs préférées
 et les rosiers sont très chichiteux
donc , ceux qui se sont installés ici sont costauds et pas fragiles.
C'est pareil pour les arbres: pas un arbre acheté ne pousse chez moi:
 j'ai des bouleaux, des trembles, des lilas, des acacias, des sureaux,
 des chênes ( mais eux étaient là avant moi!) j'y ai ajouté un chêne d'Amérique

 
 issu d' un gland ramassé par ma mère dans un cimetière militaire américain
de la guerre de 14 en Alsace.
J'ai un catalpa, mais on me l'a offert.
Je suis une ramasseuse de graines, une boutureuse,
 sécateur à la main et rouleau de ficelle dans la poche.
Je ne travaille jamais avec des gants sauf pour les rosiers et les orties.
Je gratte la terre à même les doigts: on sent ce qu'on fait.

 
Pour moi, le jardinage, c'est donner à une plante , une chance  d'exister
et mettre  du mien  pour qu'elle existe bien;
 
C'est comme pour les personnes: nul besoin d'avoir des dizaines de copines,
 une seule belle amitié suffit mais il faut l'entretenir:
 lui mettre un tuteur s'il y a trop de vent, la rentrer quand le temps est frisquet, aérer la terre ..
ces métaphores jardinières s'appliquent parfaitement à l'amitié.

2 commentaires:

  1. De tous les articles, celui-ci est peut-être mon préféré par sa sobriété et le terreau qu'il offre à mon imagination. Je crois que j'ai réaménagé mille fois dans mon esprit ce petit coin de terre du nord du Limousin. J'en varie l'orientation, les endroits où le soleil tape, la végétation, ... Je place et replace les arbres, en change le nombre de branche, la hauteur, les teintes au gré des saisons.
    Je viens le relire. D'ailleurs quand mon chaton a disparu, durant les premières heures angoissantes c'est vers cet article que je me suis tournée pour laisser mon esprit s'évader sans peine et simplement. Et même si j'ai retrouvé mon chat depuis, je reviens souvent ici.
    Pour "cultiver mon jardin".
    Même si celui-ci ne m'appartient que parce qu'il est le fruit de mon inventivité et de mes transpositions.

    La bouture est quelque chose qui me semble magique. J'avais une amie polonaise qui passait son temps dans les jardins et les serres publics. Ce qu'elle aimait par dessus tout c'était se promener son sécateur à la main à la recherche de ses futurs rejetons. Je l'admirais comme une magicienne, experte dans un art que je ne saisis pas.

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  2. Bonjour, Florence.
    Mon jardin est votre jardin..
    celui de votre chat aussi, s'il pousse ses escapades vers la campagne..
    Je partage avec vous l'angoisse de perdre un chat et la joie sans nom de le retrouver..
    Moi , c'est la musique qui me tient compagnie dans des moments comme ça.
    Je n'ai pas le sens de la propriété et ce que je vois depuis ma maison ne m'appartient pas: je suis " propriétaire de ce que je vois".
    Par contre, je suis responsable de ce qui est à moi.
    On ne prend pas impunément un animal, un ami , un enfant, un jardin, en le laissant se débrouiller.;
    J'aime donc m'occuper de mon jardin , bien qu'un peu de sauvagerie soit bien venue;
    je ne vous dirai pas dans quel état , mes arbres sont actuellement; c'est presque une mort annoncée et je scrute le ciel pour une bonne ondée.
    Les paysans ont toujours besoin de pluie et quand on vit à la campagne
    , on devient solidaire de cette attente, pas pour nous mais pour les récoltes;
    c'est un sentiment vieux comme le monde, très puissant et secret.

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